Oubliée des hommes depuis 100 ans, une tranchée de la Première Guerre Mondiale vient de resurgir du passé. Découverte à l’occasion de fouilles préventives sur le futur chantier de la zone d’activités de l’Orme, entre Viarmes et Belloy-en-France, cette tranchée faisait partie d’un vaste réseau de défense de la capitale, le Camp Retranché de Paris.

40 mètres de long, un de large, la tranchée pouvait accueillir une trentaine de soldats. Elle faisait partie des 143 kilomètres de tranchées creusées dans le Val d’Oise. Au final, ce seront 300 kilomètres qui seront creusées tout autour de Paris. Ces tranchées font alors partie d’un immense réseau de défense appelé « Le Camp Retranché de Paris ». Situé tout autour de la capitale dans un rayon de 30 kilomètres, ce réseau est composé d’une trentaine de forts et de plus de 400 batteries d’infanterie regroupant 4 à 6 canons. Le tout relié par des voies ferrées et des tranchées.

La tranchée de Viarmes, découverte par les archéologues de l’INRAP (l’Institut de recherches archéologiques préventives) n’a jamais servi. Devant l’importance du système de défense du nord de Paris, Les allemands tenteront de contourner la capitale par le sud. Ils seront bloqués par l’armée française du coté de la Marne.

Avant d’être de nouveau recouverte, la tranchée sera ouverte au public pour les journées du Patrimoine le week-end prochain.

Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur « Le Camp Retranché de Paris », le Département du Val d’Oise a lancé en 2014 le projet culturel, pédagogique et scientifique « Vivre entre le front et Paris, la Grande Guerre dans l’actuel Val d’Oise », qui a reçu le label de la Mission nationale du centenaire.

Dans ce cadre, l’exposition« 1914-1918. Le Camp Retranché de Paris. La forêt mobilisée dans le Val d’Oise » vous invite à découvrir les fortifications érigées au début du xxe siècle pour protéger la capitale. Cette exposition, soutenue financièrement par la Mission du centenaire, est le fruit d’un partenariat original et inédit entre le Conseil général, à travers son Service d’archéologie, et l’Office national des Forêts. Elle a bénéficié de la collaboration de la direction des Archives départementales et du musée archéologique du Val d’Oise, et d’une aide de la Direction de la Mémoire du patrimoine et des Archives du ministère de la Défense, et de la Direction régionale des Affaires Culturelles. Treize panneaux illustrés de cartes et d’images d’archives ou de documents scientifiques actuels, présentent l’effort déployé pendant la Grande Guerre pour la défense de Paris et nous font découvrir un patrimoine historique et archéologique méconnu. Cette exposition est appelée à circuler à travers le Val-d’Oise, associée à des animations et des ateliers pédagogiques dans les collèges ainsi que des visites commentées sur le terrain.

Elle fera escale à Saint Gratien, à la médiathèque Théodore Monot, du 21 septembre au 8 octobre.