L’enquête publique à propos de la modernisation de la ligne Serqueux-Gisors pourrait être repoussée au début de l’année 2016, selon la municipalité de Pontoise. Ce projet doit permettre l’augmentation du trafic de fret ferroviaire entre la Normandie et Paris. Plusieurs villes du département pourraient voir traverser jusqu’à 25 trains de fret par jour. Les élus concernés se rendront en préfecture ce jeudi à 15h pour une réunion d’information.

 

fretferroviaireserquexgisorsC’est l’un des dossiers les plus sensibles de cette rentrée dans le Val d’Oise. L’enquête publique concernant le projet de modernisation de la ligne Serqueux-Gisors par SNCF Réseau devait commencer le 15 septembre. Elle pourrait être repoussée à début 2016 selon la municipalité de Pontoise, qui annonce que « l’Etat a demandé à SNCF Réseau de compléter le dossier d’enquête. » Une possible conséquence de la forte gronde des riverains et des élus du Val d’Oise, fortement inquiétés par le projet.

 

Les habitants, inquiets des nuisances sonores inhérentes à la création de cette ligne, ont monté un collectif pour s’opposer au projet, baptisé CARF, Collectif Alertes et Ripostes Fret. Les élus, de leur côté, ne restent pas non plus insensibles, et se mobilisent. Yannick Boëdec, maire de Cormeilles-en-Parisis et conseiller départemental en charge des Transports est intransigeant :  » Il est hors de question que 13 trains passent toutes les nuits à proximité des habitations. Nous avons déjà Achères pour les odeurs avec la station d’épuration, et Roissy pour le bruit avec les avions. » Les élus dont les communes seront traversées par la ligne doivent rencontrer le préfet du Val d’Oise ce jeudi à 15h. Le report de l’enquête publique pourrait être officialisé lors de cette réunion.

 

Un projet qui dépasse la simple section Serqueux-Gisors

 

Cette modernisation doit permettre de créer un nouvel itinéraire de fret ferroviaire entre le Havre et Paris, via la ligne Serqueux-Gisors. Les trains emprunteraient la ligne J, déjà bien connue des Valdoisiens, et qui traverse les communes de Chars, Brignancourt, Santeuil, Us, Ableiges, Montgeroult, Boissy-L’Aillerie, Osny, Pontoise, Saint-Ouen-l’Aumône, Eragny, Herblay, La-Frette-sur-Seine, Montigny-lès-Cormeilles, Cormeilles-en-Parisis et Argenteuil.  SNCF Réseau annonce que 25 trains longs de 500 à 700 mètres maximum traverseraient chaque jour la ligne à une vitesse de 100 km/h. La moitié passerait de nuit, entre 22h et 6h. La mise en service est attendue pour 2019.

 

L’Autorité environnementale (AE) a déjà rendu un avis très mitigé le 6 mai dernier concernant ce projet. Elle note que « l’étude d’impact peine à traiter les enjeux à une échelle plus large que celle des territoires traversés par le projet. » Et d’ajouter, par rapport au bruit engendré par le fret : « Si la section Serqueux-Gisors est correctement traitée, l’AE observe que l’impact du projet sera de même nature sur les sections encadrantes, les points noirs bruit méritant en particulier un traitement similaire. » L’Autorité environnementale recommande donc « que pour chaque type d’impact du projet, d’examiner s’il affecte la seule section Serqueux-Gisoirs ou l’ensemble de l’itinéraire Le Havre – Ile-de-France, et, pour les impacts relevant de cette seconde catégorie, de proposer un traitement prenant en compte l’ensemble de l’itinéraire. » Des remarques qui auront sûrement pesé dans le report de l’enquête publique.