Zebda en concert le jeudi 7 mai 2015 à 20h30, à la salle Jacques Brel à Gonesse.

 

Zebda en concert à Gonesse

Zebda en concert à Gonesse

La musique c’est une question de talent mais aussi d’envie. Zebda a les deux. Après une tournée de 130 concerts en 2012, Magyd, Mouss, Hakim, Rémi et Joel se remettent à l’ouvrage pour ce nouveau disque, « Comme des Cherokees ».

 

Le style de ce nouvel opus est toujours cette énergie électrique, avec une valeur rock ajoutée et ce feeling méditerranéen qui le caractérise, plus un gros clin d’œil au funk. Cette incursion funky, on la découvre dans le premier single « Les petits pas », leur « Mia » made in Toulouse. Du grand Zebda, mais avec un groove inédit, celui d’une musique qui a toujours été populaire dans les quartiers.

« Toute notre jeunesse, c’est ça …Earth, Wind & Fire, Michael Jackson, Kool & The Gang, George Duke. C’est pour ça qu’on dit les pas de “chtah”, ça veut dire danse en arabe … Les petits pas qui te font avancer, ça peut aussi être des pas de danse ».

 

Reggae et musique traditionnelle sont toujours des composantes du son Zebda, comme en témoigne « Les Chibanis », émouvante évocation de ces vieux migrants qui ont passé l’essentiel de leur existence en foyer, qui ne peuvent même pas rentrer dans leur pays à l’âge de la retraite, qui « vivent quand tout est fini et meurent sans cérémonie ». « Fatou » est un pivot de l’album, un exercice de style périlleux : évoquer cette abominable tragédie, des Noirs immigrés brûlés vifs dans un hôtel vétuste loué par des marchands de sommeil sans scrupules.

 

« On travaille la mise en musique, justement pour ne pas être larmoyant, on essaie de garder une certaine énergie dans ce thème sombre et on affine le texte, pour enlever ce qui est misérabiliste ou démago. On raconte l’histoire des gens à travers des poésies sociales ». Triste fait divers, déchirante chanson. Ecouter Comme des Cherokees, c’est déjà l’imaginer sur une scène tant son alliage entre la puissance du son et celle des textes est flagrante. Preuve sur « Essai », aux riffs nerveux, ou « Les Morfales », extraordinaire conte onirique sur une invasion d’affamés et clin d’œil à la corbeille de pains, composante essentielle du repas, de l’autre côté de la Méditerranée (« s’il n’y a pas de pain, on ne mange pas ! »)