La nouvelle réforme des collèges, initiée par Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, ne fait pas que des heureux. Dans le Val d’Oise, Claude Bodin, conseiller régional UMP d’Ile-de-France et Grégoire Dublineau, maire UMP d’Eaubonne, montent au créneau pour dénoncer certaines annonces.

College EragnyParmi les mesures les plus controversées, Claude Bodin dénonce la « disparition programmée de l’enseignement du latin, du grec et même de l’allemand » et la « suppression des classes européennes ou bi langues », jugées trop « élitistes » par la ministre. Et ce n’est pas l’apprentissage d’une seconde langue dès la 5e, soit un an plus tôt, qui le convaincra. L’ancien député pointe également la faible réaction des élus. « Hormis l’émotion de quelques professeurs de latin et d’allemand, c’est dans un silence coupable que la classe politique a accueilli ce nouveau coup de poignard porté au système éducatif français », tacle-t-il.

« Il est vrai que cela fait plus de quarante ans que cela dure, que nous commençons à prendre l’habitude de voir pièce par pièce démanteler ce bel édifice qu’était le service de l’enseignement public que nous avait légué Jules Ferry », estime l’élu, qui ne manque pas de désigner les coupables : « Tout ceci est le fruit du travail de la gauche, initié par le Conseil Supérieur de l’Education, composé d’enseignants soixante-huitards n’ayant plus croisé d’élèves depuis longtemps et qui finissent par confondre la rigueur et la discipline de l’enseignement avec l’enseignement interdisciplinaire », conclut le conseiller régional.

 

« Une décision dénuée de tout fondement »

 

Même consternation chez Grégoire Dublineau, maire UMP d’Eaubonne. L’édile critique particulièrement la fin des classes bilingues, et pointe « une décision dénuée de tout fondement », alors que la France et l’Allemagne entretiennent des relations privilégiées. « Cette annonce non seulement renforce l’impression désolante du désistement des pouvoirs publics face à l’enseignement de cette langue qui se traduit déjà sur Eaubonne par le fait que l’Allemand ne soit désormais enseigné qu’à partir de la 5ème, mais en outre dégrade encore davantage l’état des relations entre nos deux pays », s’agace l’élu, dont la commune est jumelée avec une ville Allemande.

 

Et de conclure : « Le but recherché par cette réforme est avant tout idéologique, l’allemand passant pour une langue élitiste. Il n’en fallait pas plus pour que les Pouvoirs Publics la prenne pour cible en confondant, une fois encore, égalité et uniformité et ce, au détriment de la liberté du choix de l’enseignement pour les parents ».