Depuis cinq ans, des habitants de Vauréal, réunis au sein de l’association des 3 Tilleuls, se mobilisent contre un projet immobilier qui doit voir la construction de logements sociaux sur une ancienne zone boisée classée, située rue Amédée de Caix de Saint-Aymour.

Forêt VauréalIls veulent préserver leur forêt. A quelques jours des élections départementales, les membres de l’association des 3 Tilleuls n’entendent pas relâcher la pression sur Sylvie Couchot, la maire de Vauréal et candidate écologiste sur le canton (elle a été écartée par EELV qui présentera ses propres candidats) . L’association fustige le déclassement d’une partie de la forêt et la modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU) pour les besoins d’un projet immobilier. Celui-ci prévoit la construction de 22 logements sociaux rue Amédée de Caix de Saint-Aymour. Problème, les travaux doivent se solder par la coupe de plusieurs arbres selon l’association.

 

Celle-ci essai de se faire entendre et a attaqué devant la justice, demandent à la mairie d’attendre l’expiration de tous les recours avant de prendre la décision de couper des arbres. S’ils ne remettent pas en question la nécessité de construire des logements sociaux, ses membres proposent de réhabiliter des bâtiments déjà existants. « Il y en a sur Vauréal », assure Bruno le Cunff. Dans son combat, les 3 Tilleuls ne manquent pas d’appuis. « Plusieurs candidats aux élections nous soutiennent, ainsi que Val d’Oise Habitat », précise Bruno le Cunff, président de l’association. Surtout, l’ancien préfet du Val d’Oise, Jean-Luc Nevache, s’est prononcé sur la question, estimant que « l’étude des possibilités de densification mériterait d’être approfondie pour éviter une extension urbaine sur des espaces naturels ».

 

« Ce sera la loi, rien que la loi »

« La réhabilitation serait trop couteuse pour les bailleurs », tranche pour sa part Sylvie Couchot. La maire écologiste fait en outre part des difficultés rencontrées par la municipalité pour acheter des locaux existants. « Nous avons essayé préempter ancienne battisse, mais les vendeurs se sont retirés », assure-t-elle. Or, l’élue insiste sur l’importance de son projet pour les ménages les plus modestes. « Nous avons 800 demandes logement en attente, dont certaines de gens qui ne peuvent pas se loger ». Elle défend également la mixité sociale dans ce quartier.

 

La maire assure que depuis l’origine du projet, initié par son prédécesseur Bernard Morin, 13 000 m2 ont été classés et 3500 m2 rendus constructibles pour le projet, qui devait initialement compter « une cinquantaine de logements », contre vingt-deux désormais. Quant à la coupe de plusieurs arbres, l’écologiste justifie : « Notre tort, c’est de ne pas avoir débroussaillé au fur et à mesure ». Et d’ajouter : « recours ou pas cela ne nous empêche pas de débroussailler ».

 

Pas question donc pour la municipalité d’abandonner son projet. Et ce n’est pas le courrier du préfet qui la fera changer d’avis. « Ils [les 3 Tilleuls]s’appuient sur une phrase », lance Sylvie Couchot, qui compte bien contre-attaquer, en rencontrant le nouveau préfet du Val d’Oise. « Je ne vois pas comment avec annonces du Premier ministre [sur la mixité sociale]on ne pourrait pas être soutenus », anticipe l’édile. Et de conclure : « Ce sera la loi, rien que la loi. Tant qu’elle ne dit pas que le terrain est inconstructible… »

 

Une reprise du chantier après les départementales ?

Une dizaine de riverains a réussi à faire barrage à une entreprise chargée de couper des arbres dans le cadre du projet il y a tout juste un mois. Depuis, le chantier est à l’arrêt. Insuffisant cependant pour rassurer les habitants, qui craignent une reprise après le second tour.