Redonner confiance aux entrepreneurs, qui ont connu le traumatisme de la liquidation. C’est l’objectif que se donne l’association « 60 000 rebonds ». Une antenne s’est ouverte dans le Val d’Oise .

Mulot« Le risque est inscrit dans la vie. Il y a des échecs, et puis comme les plantes cela repousse pour se développer autrement. » Devant plusieurs dizaines d’entrepreneurs, Francis Mulot explique le concept de son association. Ce chef d’entreprise est devenu le président de « 60 000 rebonds Val d’Oise », déclinaison départementale de la structure créée en 2012 par Philippe Rambaud.

Le credo de ces deux hommes ? L’échec entrepreneurial n’est pas une fin en soi. L’association a vocation à accompagner les entrepreneurs, et à changer leur regard sur l’échec. Elle n’intervient qu’après la faillite du chef d’entreprise.« 60 000 rebonds, c’est d’abord 60 000 en référence au nombre de dépôts de bilan par an en France, explique Francis Mulot. Et puis « rebonds » parce qu’au-delà de cette expérience, si on en tire les enseignements, on peut rebondir et redévelopper une nouvelle activité. »

« Une belle leçon d’humilité »

Francis mulot sait de quoi il parle. Le président de l’association est lui-même passé par des moments difficiles. « J’avais une entreprise de BTP, dans ma famille depuis 3 générations, qui a compté jusqu’à 110 salariés, raconte-t-il.Et puis par lassitude et manque de compétence, j’ai finalement fait faillite. » Ancien président de la fédération valdoisienne du bâtiment, Francis Mulot a connu la solitude. Avec l’aide d’un noyau d’entrepreneurs, le chef d’entreprise remettra finalement le pied à l’étrier. « Ça m’a été nécessaire pour une belle leçon d’humilité. »

Rompre avec l’isolement : c’est la mission première de l’association. « La honte et la culpabilité, c’est notre milieu qui le fait. En France on n’a pas le droit de perdre, pas le droit à l’échec. Mais pourtant l’échec, il faut le regarder et l’analyser. » Pour se faire, l’association s’appuie sur des entrepreneurs experts et des coaches bénévoles pour entourer les bénéficiaires, qui bénéficient également d’un parrain. Des groupes d’échange et de développement permettent alors un soutien et l’engagement d’une réflexion autour d’un nouveau projet.

L’association compte déjà dans le Val d’Oise 5 coaches et une dizaine de parrains. Elle se fixe l’objectif d’aider 20 entrepreneurs à rebondir chaque année. En 2013, 984 entreprises valdoisiennes ont fermé leurs portes.