Les groupes d’opposition, habitants et associations d’Auvers-sur-Oise se réuniront sur la place de la mairie ce samedi 7 février à 10h30 pour protester contre certaines décisions de la nouvelle municipalité.

Mairie d'Auvers

Un rassemblement citoyen regroupera samedi politiques, associations et habitants d’Auvers-sur-Oise devant la mairie

Depuis l’arrivée d’Isabelle Mézières, candidate (SE) soutenue par l’UMP, à la tête de la mairie d’Auvers-sur-Oise, l’opposition municipale évoque des atteintes à la démocratie locale. Pour protester, Nolwenn Clark (FdG) et le groupe de l’ancien maire PS, Jean-Pierre Béquet, membres de l’opposition, ont déjà annoncé leur présence à un rassemblement devant la mairie ce samedi. Ils devraient être entourés par plusieurs associations et des habitants de la commune. « Nous pensons laisser un cahier pour que chacun puisse s’exprimer », précise Nolwenn Clark, qui ne veut pas que l’évènement ne se résume qu’à une démarche politique. « Tout le monde peut venir », précise-t-elle, espérant que les habitants se joindront au mouvement.

 

Parmi les manifestants, les Auversois pourront également compter sur Claire Houbert, à la tête de l’association Alternative Citoyenne, principale opposante d’un certain Jean-Pierre Béquet pendant de nombreuses années. Deux figures politiques qui feront cette fois cause commune.

 

Pas de tribune d’opposition et des salles payantes

Parmi les revendications, l’une qui fait déjà l’unanimité : le prix de la réservation des salles communales pouvant accueillir des réunions. Il est en effet nécessaire pour les associations ou groupes politiques de s’acquitter de la somme de 510 euros dès la deuxième utilisation de locaux municipaux. « Même lorsque Jean-Pierre Béquet était maire, j’ai toujours pu disposer d’une salle gratuitement », précise Claire Houbert, qui rappelle qu’elle avait pu organiser de nombreuses réunions sous l’ancienne majorité. Cette dernière dénonce ainsi depuis plusieurs mois cette nouvelle règle [voir article]. Alors que la mesure doit permettre aux habitants d’utiliser les salles pour organiser des évènements privés, Nolwenn Clark n’est également pas convaincue : « Je pense que les salles ne sont pas toujours utilisées en semaine. Les gens se marient le weekend », estime-telle.

 

Parmi les atteintes à la démocratie dénoncés par l’élue d’opposition FdG,  le fait de ne pas avoir de tribune d’expression dans le nouveau magazine municipal depuis l’installation de la nouvelle équipe municipale. « J’ai déjà envoyé plusieurs courriers dans ce sens », précise-t-elle. Une insistance qui aura finalement payé puisque l’élue, seule représentante du Front de Gauche au conseil municipal, aura prochainement sa propre tribune, aux côtés de celle de Jean-Pierre Béquet, dont le groupe bénéficiait déjà d’un espace de 800 signes. Une faveur selon Isabelle Mézières pour qui « il n’est pas obligatoire de laisser un tribune à un élu seul  ».

 

Un climat délétère

Isabelle Mézières se défend également face aux accusations de ses détracteurs. A commencer par le fait de devoir payer pour bénéficier d’une salle. « Cela a toujours existé, tranche l’élue, qui affirme que ce système permet également de louer aux Auversois ». Et d’ajouter : « L’opposition bénéficie d’une salle tous les lundis matin. Ils ne viennent pas ! ». Une version nuancée par Jean-Pierre Béquet. « Il faut renouveler notre demande tous les 15 jours avant la réunion », précise l’ancien maire socialiste, qui rappelle que les élus de l’opposition ne sont pas rémunérés pour leur activité politique et travaillent en semaine. Et d’ajouter : « Il s’agit juste d’un bureau qui ne peut pas accueillir tout le monde, accessible le lundi, jour de fermeture de la mairie. Nous voulons pouvoir rencontrer les habitants ». L’actuel conseiller général précise que pour organiser des réunions, il doit solliciter les communes voisines, dont les municipalités « de droite comme de gauche », ont toujours accepté ses demandes de prêt de salle.

 

L’édile évoque enfin certains « propos diffamatoires lors des conseils municipaux », « mails de menaces » et même « une agression physique ». « L’ambiance n’est plus supportable à Auvers, je ne sais pas comment réagir à ce rassemblement », affirme l’élue, qui a été informée de la manifestation ce lundi. Isabelle Mézières estime que ses adversaires « n’acceptent pas leur défaite ». « Je reçois des attaques d’une violence inouïe. En conseil municipal, l’opposition nous a déjà traités de fachos et de bourgeois », argue-t-elle. La maire assure même avoir porté plainte, après une altercation avec un élu d’opposition lors d’obsèques en octobre dernier. C’est donc dans un climat politique tendu que se prépare le rassemblement de samedi. Celui-ci ne devrait pas contribuer à réchauffer les relations entres élus.

 

Un système de vidéosurveillance pour surveiller l’espace jeune ?

C’est l’une des inquiétudes de l’oppoition, la municipalité pourrait décider d’installer un système de vidéosurveillance « à proximité de l’espace jeune ». Isabelle Mézières, qui confirme l’existence de ce projet, invoque de son côté les actes de vandalisme commis dans l’espace jeune. L’édile assure cependant que seul l’intérieur des locaux devrait être équipé de caméras.