La résistance iranienne installée à Auvers-sur-Oise s’est présentée hier à l’Assemblée nationale comme une alternative au régime de Téhéran, après avoir été blanchie par la justice française.

Iran Radjavi Lefebvre

Maryam Radjavi, présidente de l’OMPI et Dominique Lefebvre, député du Val d’Oise

Le Comité parlementaire pour un Iran démocratique (CPID) qui regroupe plusieurs députés de différentes tendances politiques s’est réuni mardi 28 octobre à l’Assemblée nationale. A la tribune, aux côtés des parlementaires : Maryam Radjavi, la présidente du CNRI, le mouvement de résistance iranien en exil, installé dans le Val d’Oise depuis plus de 30 ans. La crise en Syrie, en Irak et au Moyen-Orient étaient au menu de cette conférence. Selon les Moudjahidines, le régime de Téhéran, qu’ils combattent, est l’un des principaux responsables des problèmes de la région et notamment de l’apparition du groupe de l’Etat Islamique. Pour Maryam Radjavi, « la crise au Moyen-Orient est le produit des crimes du régime iranien en Irak et en Syrie et on ne peut y mettre fin qu’en évinçant ce régime de ces pays ». Les Moudjahidines ont présenté leur mouvement comme « une alternative culturelle et religieuse aux extrémistes (…) fondée sur un Islam tolérant et démocratique, l’égalité des femmes et des hommes, ainsi que la séparation de la religion et de l’Etat ». Une analyse que partage les députés du Comité parlementaire pour un Iran démocratique, à l’image de son nouveau président, le député PS du Val d’Oise, Dominique Lefebvre :

Cette réunion a également été l’occasion de revenir sur le « blanchiment » des Moudjahidines par la justice française. Leur organisation était en effet accusée d’être un mouvement « terroriste » et « sectaire » par le juge Bruguière, après une vaste opération anti-terroriste menée le 17 juin 2003 à Auvers-sur-Oise. Depuis, un non-lieu a été prononcé le 16 septembre dernier par le juge Trévidic et l’Organisation des Moudjahidines du Peuple d’Iran (OMPI) a été retiré des listes des mouvements terroristes des Etats-unis et de l’Union européenne. Blanchis, relégitimés et bénéficiant d’une nouvelle image, les Moudjahidines espèrent désormais pouvoir compter sur la scène internationale. Sur le nucléaire iranien ou les droits de l’homme, sur l’Etat Islamique en Syrie ou en Irak, le mouvement de Maryam Radjavi compte bien faire entendre sa voix, comme nous l’explique Afchine Alavi, porte-parole du CNRI :

Ironie du sort, alors que se tenait la réunion du Comité parlementaire pour un Iran démocratique (CPID) à l’Assemblée nationale ce mardi, Elisabeth Guigou, présidente de la commission des Affaires étrangères recevait Allaodidine Boroujerdi, le président de la commission des Affaires de sécurité nationale et proche du Guide suprême iranien. Pour les députés membres du CPID, « la visite de parlementaires iraniens en France doit s’inscrire dans le cadre des orientations du Parlement européen, en particulier sur la situation des droits de l’homme ». Les Moudjahidines dénoncent en effet un durcissement du régime d’Hassan Rohani, présenté pourtant comme un « modéré ». L’ONU a dénombré plus de 852 exécutions ces 15 derniers mois en Iran.