Le procès en appel de deux psychiatres de l’hôpital de Moisselles, qui devait avoir lieu ce mercredi à Versailles a été reporté pour la deuxième fois, au 18 décembre prochain. Ils sont poursuivis pour l’homicide involontaire d’une patiente, qui remonte à plus de 10 ans, Florence Edaine. Sa mère se dit « scandalisée ».

Michèle Edaine attend désormais l'audience du procès en appel à Versailles pour l'homicide involontaire de sa fille, Florence, survenu en 2004.

Michèle Edaine attend désormais l’audience du procès en appel à Versailles pour l’homicide involontaire de sa fille, Florence, survenu en 2004.

« Je suis abattue, scandalisée. Pour la première fois, je suis vraiment chaos ». Michèle Edaine, est accablée par la décision de la Cour d’appel de Versailles. Cette mère, qui a perdu sa fille unique en 2004, se bat pour que la justice reconnaisse qu’il y a eu une défaillance dans la prise en charge et le suivi médical de sa fille Florence. Deux jours avant le déroulement de l’audience des deux psychiatres de l’hôpital de Moisselles, poursuivis pour homicide involontaire, elle a appris que le procès n’aurait pas lieu ce jeudi. Il est reportée pour la deuxième fois. « Il y a trop de détenus à juger, voilà mot pour mot l’explication que l’on m’a donnée », s’exclame Michèle Edaine. « Cela fait 10 ans et demi que j’ai porté plainte, c’est trop long ! ».

Deux neuroleptiques de trop selon les expertises

Les deux psychiatres ont été condamnés en janvier 2013 par le tribunal correctionnel de Pontoise à 12 mois de prison avec sursis et 1 500 euros d’amende. Une première victoire pour cette maman qui ne met pas pour autant un point final à l’affaire, car les médecins font appel. « Ils ont tous les deux plus de 60 ans et ils ne vont pas tarder à partir en retraite. Comme ça le conseil de l’ordre des médecins n’aura pas à se mouiller ! », s’insurge la maman.

Le 14 mars 2004, Florence Edaine était retrouvée morte dans sa chambre d’hôpital. La jeune femme de 28 ans était hospitalisée depuis une semaine à Moisselles pour des troubles du comportement. L’autopsie révèlera que la fille de Michèle Edaine est décédée d’une asphyxie.

Deux heures avant son décès, l’un des médecins de garde est appelé. Il lui prescrit deux neuroleptiques. Les différentes expertises vont révéler que cette prescription n’aurait pas dû être faite vu les symptômes que la patiente présentait. Si le médecin, à l’origine de cette décision reconnait une défaillance, il se défausse sur le personnel hospitalier. L’autre, le chef de service, lui décline toute responsabilité. [Voir reportage de VOtv du 29 novembre 2012].

Le procès en appel a finalement été reporté au 18 décembre prochain.