41 députés de la majorité socialiste se sont abstenus. Parmi eux, les parlementaires val-d’oisiens Gérard Sebaoun et Jean-Pierre Blazy. De leur côté, Dominique Lefebvre, François Pupponi et Philippe Doucet ont voté pour.

 Ils sont sortis du rang. Les députés socialistes Gérard Sebaoun et Jean-Pierre Blazy se sont abstenus, mardi soir, lors du vote du plan d’économies de 50 milliards d’euros proposé par le  gouvernement de Manuel Valls. Ils font partie des 41 élus socialistes à avoir marqué leur désapprobation.

 

« La ligne politique de la majorité a connu une inflexion nette en fin d’année dernière, regrette Gérard Sébaoun. Aujourd’hui, 50 milliards d’euros cela me parait difficile à réaliser ». L’élu s’en inquiète au regard de « la situation du pays ».

 

Un plan « trop rapide et brutal » pour Jean-Pierre Blazy

De son côté, le député-maire de Gonesse Jean-Pierre Blazy assure craindre « un effet récessif » d’un plan d’économies de 50 milliards d’euros qu’il juge « trop rapide et trop brutal ». Il souhaite ainsi voir l’objectif abaissé à 35 milliards d’euros. « Réduire le déficit ne doit pas être une fin en soi, il faut relancer la croissance », argue le député du Val d’Oise.Evoquant « un signal d’alerte », l’élu justifie également son abstention par la volonté de ne pas « associer sa voix à celles de l’UMP ».

 

Dominique Lefebvre : «Beaucoup de collègues sont dans le déni »

Cette « dissidence » a fait réagir le député socialiste Domique Lefebvre. L’élu, qui a voté pour le plan et a même prononcé l’explication de vote pour le groupe socialiste devant l’Assemblée nationale, regrette cette « forme de trahison ».« Quand on appartient à un groupe politique, on a des débats en interne, puis on applique les décisions collectives, estime-t-il. Sur le fond, beaucoup de collègues sont dans le déni. Celui de la situation économique, budgétaire de la France. Les 2000 milliards d’euros de dette sont une véritable bombe à retardement. La situation de la France exige aujourd’hui une politique de sérieux budgétaire ».

 

Gérard Sébaoun : « Une majorité doit se respecter dans sa diversité »

En réaction, Gérard Sébaoun souhaite « laisser le mot trahison aux très grandes histoires de ce pays ».« Nous avons envoyé un signal fort au gouvernement : la Cinquième République ne lui permet pas de passer en force. Une majorité doit se respecter dans sa diversité. Le plan va devoir se mettre en musique avec les lois de finances désormais. Je serai très attentif à la manière dont cela va se traduire ».

 

Parmi les autres députés du Val d’Oise, les socialistes François Pupponi et Philippe Doucet se sont prononcés pour le plan. Jean-Noël Carpentier (MUP) s’est abstenu. Tout comme le député-maire UMP de Domont Jérôme Chartier, qui n’a donc pas suivi les consignes de son parti, qui appelait à voter contre.