Dans le cadre du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau, un événement musical et historique exceptionnel, en partenariat avec la ville de Montlignon : Pygmalion de Rousseau. La pièce lyrique sera précédée d’un Rendez-vous de l’histoire valmorencéenne sur « Jean Mauduit-Larive, acteur de renom, ancien maire de Montlignon, créateur à la Comédie Française du Pygmalion de Rousseau en 1775 ».

 La vie et l’œuvre de Jean Mauduit-Larive, ce personnage haut en couleurs, seront retracées dans une séance théâtrale à trois voix menée par Hervé Collet, président de Valmorency, avec le concours de Juliette Degenne et Claude Lesko, comédiens professionnels, à partir de textes authentiques.

Musique de Horace Coignet
Quintette Andromède (formé par des musiciens du Conservatoire d’Eaubonne) :
Violons : Nathalie Guénet, Marguerite Da Silva   Alto : Florence Guénet  Violoncelle :  Anne Lecour  Hautbois :Antoine Sebillotte
Direction musicale : Antoine Sebillotte

 

Mise en scène et interprétation du rôle de Pygmalion : Claude Lesko
Galatée : Kim Schwark
Présentation «
Rousseau musicien » : Marie-Thérèse Lhonoré
Production : Hervé Collet/Valmorency

 

 

 

Concert – Soirée Théâtrale
Salle des f
êtes de Montlignon   Vendredi 30 mars 2012 à 20 h 30
Pygmalion
scène lyrique de Jean-Jacques Rousseau
Entrée libre, sur réservation. Inscriptions : contact@valmorency.fr, ou tél. : 06 81 30 14 53.


Mauduit-Larive, grand acteur de la Comédie Française, ancien maire de Montlignon. Jean Mauduit, dit Larive (ou de La Rive ou Delarive), est un acteur né à La Rochelle le 6 août 1747 et mort à Montlignon le 30 avril 1827. Fils d’un épicier rochelais, il quitte la maison paternelle pour se vouer au théâtre et se présente à Paris chez le grand comédien Le Kain, dont il reçoit l’enseignement. Engagé dans la troupe de Mme Montansier, il joue à Tours, puis à Lyon, et revient à Paris où Mlle Clairon le prend sous sa protection.
Larive débute une première fois à la Comédie-Française le 3 décembre 1770, mais n’y est pas reçu. Il part à Bruxelles où d’Hannetaire l’a engagé pour les premiers rôles au Théâtre de la Monnaie et où il passera quatre ans, aux côtés de Dazincourt, Grandmesnil et Florence. C’est là qu’il fait la connaissance de sa future femme, Eugénie d’Hannetaire, fille aînée du directeur, qu’il épousera à Paris le 18 juin 1776. Le couple divorcera en 1794.
Le 29 avril 1775, Larive débute à nouveau à la Comédie-Française et est admis sociétaire le 18 mai suivant. Trois ans plus tard, la mort de Lekain lui laisse la première place. Il court régulièrement la province et se produit dans sa ville natale en 1780, à Genève, à Lille, à Bordeaux etc. Il quitte la Comédie-Française en 1788 mais y revient en 1790, après avoir joué notamment à Lille.

Emprisonné en 1793 sous la Terreur, il est relaxé après le 9 Thermidor et joue sur la scène de Lyon dès 1796. Il devient ensuite membre correspondant de l’Institut, section des Beaux-arts, enseigne à partir de 1804 des cours de déclamation et en 1808, devient lecteur du roi Joseph à Naples. Il écrit en particulier Pyrame et Thisbé en 1784, Réflexion sur l’art théâtral en l’an IX et un Cours de déclamation, prononcé à l’Athénée de Paris en 1810. Il se retire définitivement, avec sa nouvelle épouse Catherine, à Montlignon, dont il devient maire sous le Premier Empire, fonction qu’il conservera sous la Restauration, signe d’une certaine souplesse politique. Il gagne alors sa vie en tant que fabricant de tuiles, après avoir tenté en vain de créer dans la commune une rivale de la station thermale d’Enghien les Bains. Il meurt en 1827 et est inhumé dans le cimetière de Montlignon.
Il est l’auteur de deux ouvrages : Réflexions sur l’art théâtral (1801) et Cours de déclamation (1810) auxquels Louis Jouvet fait allusion dans ses cours au Conservatoire.

Rousseau musicien. Ayant suivi dès l’adolescence des études musicales  à Turin, Jean-Jacques Rousseau a toujours rêvé d’être connu et reconnu comme musicien. En fait, autant que philosophe, il est en même temps musicien, compositeur de musique et théoricien de musique (Lettre sur la musique française, Dictionnaire de musique). C’est ainsi qu’il est venu pour la première fois à Paris en 1742,  pensant faire carrière dans ce domaine. Il est l’auteur d’un nouveau mode de notation musicale. Pour mettre ses actes au diapason de ses paroles, il a écrit le livret et composé la musique d’un petit opéra, un divertissement : Le Devin du village. Présenté à la cour, le  « Devin » eut un immense succès, et fut programmé, jusqu’à la Restauration, pratiquement sans interruption, à l’Opéra de Paris.
La pensée musicale de Rousseau est allée jusqu’à préparer sa pensée philosophique, politique et pédagogique, ainsi que sa critique sociale. Il s’est principalement illustré comme l’un des plus brillants protagonistes de la querelle des Bouffons, au cours de laquelle il a entrepris de défendre la mélodie contre la prépondérance de l’harmonie dans la musique française et dans les importants traités de Jean-Philippe Rameau. De sa vocation musicale, il dit dans ses Confessions : "Il faut assurément que je sois né pour cet art, puisque j’ai commencé de l’aimer dès mon enfance, et qu’il est le seul que j’aie aimé constamment dans tous les temps".

La première représentation du Pygmalion de Rousseau à Paris
Rousseau composa son Pygmalion en 1762, parole et musique. Sa partition a été révisée par le compositeur Horace Coignet (1735-1821), qui ne laissa presque rien de la musique originale. Le grand acteur Larive joua d’abord cette pièce lyrique avec le plus grand succès à Lyon en 1775. De retour à Paris, il voulut transformer cet essai sur le premier théâtre de la nation, le Théâtre Français (ancêtre de la Comédie Française). Les grands acteurs étant alors occupés à la cour, il imagina de placer cette nouveauté qui ne demande que deux acteurs, un sculpteur et sa statue. Ce qui contribua beaucoup au succès, ce fut de trouver une belle statue animée : Mademoiselle Raucourt parut sur son piédestal comme le modèle de la beauté, comme le chef-d’œuvre d’un art divin.
Avant la représentation, les comédiens français envoyèrent une délégation à Rousseau dans son refuge de Motiers-Travers. Larive était à leur tête. La nuit était tombée. Le groupe fut très mal reçu, car le philosophe, dont la sensibilité était vive, était exaspéré par les vexations qu’il subissait alors dans son entourage et ne daigna pas ouvrir. Mais Larive, s’étant fait reconnaître le lendemain matin comme acteur du Théâtre-Français, obtint sinon la bénédiction, du moins l’absence d’opposition de l’auteur. La pièce fut jouée au Théâtre Français le 30 octobre 1775. Elle lança définitivement la carrière de Larive.

Le 30 mars : un événement exceptionnel : pourquoi ?
Pour quatre raisons :

1. Le Pygmalion de Rousseau est très rarement joué
A notre connaissance, seul le Théâtre d’Etat de Genève l’a programmé en cette année du tricentenaire de la naissance de Rousseau. La séance s’est tenue le 23 février. L’orchestre a joué la partition de Coignet et un récitant a lu le texte, sans mise en scène particulière.

Pour le 30 mars, Valmorency a programmé la scène lyrique de Rousseau dans son intégralité : deux acteurs interpréteront la pièce, avec une mise en scène étudiée de Claude Lesko.

2. Une formation musicale ad hoc s’est constituée pour l’occasion : le quintette Andromède
La partition reconstituée par Mme Jacqueline Waeber, musicologue, en 1997, prévoit normalement neuf musiciens : un quatuor à cordes et cinq instruments à vent. Pour des raisons d’économie, mais sans toucher à l’harmonie de l’ensemble, les instruments à vent seront représentés par un hautbois.
Le quintette qui interprètera la partie musicale a été constitué en moins d’un mois pour la séance du 30 mars par Antoine Sébillotte, le dynamique directeur du Conservatoire d’Eaubonne, qui joue du hautbois, et qui s’est entouré de professeurs d’instruments à cordes :
Violons : Nathalie Guénet, Marguerite Da Silva   Alto : Florence Guénet  Violoncelle :  Anne Lecour
Nous les avons saisis en pleine répétition le 8 mars dernier :

Diplômé d’état, formé au Conservatoire National de Région de Versailles, 1er prix de hautbois, musique de chambre et 3ème prix de piano, Antoine Sebillotte a pris la direction du Chœur Elisabeth Brasseur en septembre 2002 (après en avoir longtemps assuré l’accompagnement pianistique) avec lequel il a produit et dirigé de nombreux concerts. Passionné de musique de chambre, il se produit au sein du Quintette à vents Anacrouse, avec orgue. Il dirige le Conservatoire de musique à rayonnement communal d’Eaubonne depuis 2011.

3. Une présentation de Rousseau musicien, par Mme Marie-Thérèse Lhonoré

On ne le sait pas suffisamment : Rousseau se destinait à la musique. Il est venu pour la première fois à Paris en 1742,  pensant faire carrière dans ce domaine. Il est l’auteur d’un nouveau mode de notation musicale. Pour mettre ses actes au diapason de ses paroles, il a écrit le livret et composé la musique d’un petit opéra, un divertissement : Le Devin du village. Présenté à la cour, le  « Devin » eut un immense succès, et fut programmé, jusqu’à la Restauration, pratiquement sans interruption, à l’Opéra de Paris. Il a composé Pygmalion en 1762.

Mme Marie-Thérèse Lhonoré, conférencière à l’Association pour l’histoire et le patrimoine de Deuil-la-Barre, nous retracera le parcours de Rousseau musicien et nous dira en quelles circonstances Jean Mauduit-Larive, sociétaire du Théâtre-Français (ancêtre de la Comédie Française), a créé à Lyon, puis à Paris, la pièce Lyrique de Rousseau en 1775.

4. Une rétrospective historique sur un des plus grands comédiens français du XVIIIème siècle : Jean Mauduit-Larive, ancien maire de Montlignon
Cette séance du 30 mars sera l’occasion pour les habitants de Montlignon de mieux connaître un de leurs anciens maires, qui a donné son nom à un lieu-dit de la commune Le hameau Larive, et à tous les Valmorencéens de découvrir un personnage haut en couleurs, à multiples facettes, qui a été avec Le Kain et Talma, l’un des plus grands sociétaires du Théâtre Français au XVIIIème siècle.
 
Dans la série des Rendez-vous de l’histoire valmorencéenne, désormais rôdés, Juliette Degenne et Claude Lesko, comédiens professionnels et Hervé Collet donneront un aperçu de la vie de Mauduit-Larive à partir de textes authentiques (raccourcis pour la circonstance).
NB. Cette focalisation sur Jean Mauduit-Larive donnera lieu à une cousinade improvisée : de nombreux descendants de l’illustre comédien se sont inscrits à cette soirée, ce qui leur donnera l’occasion de se retrouver.