Le maire (UMP, ex-UDF) d’Enghien-les-Bains, qui s’était déjà présenté aux sénatoriales en 2004, retente sa chance. Il a finalisé fin juillet une liste à l’allure résolument centriste faisant la part belle à des personnalités issues des rangs du Nouveau Centre et du Parti Radical de Jean-Louis Borloo avec en troisième position Michel Montaldo, le président du Parti radical dans le Val-d’Oise. Trois listes sont désormais en compétition à droite. Les listes Portelli et Delattre ont reçu le soutien de l’UMP. Sueur, qui se présente comme un « humanisme de droite », espére bien se frayer un chemin entre l’UMP et la gauche.
Philippe Sueur, vice-président du Conseil général, emmène avec lui un autre membre de l’exécutif de l’assemblée départementale : Michel Montaldo. Le président du Parti radical dans le Val d’Oise, sera troisième sur la liste. « Je considère que nous partageons les mêmes valeurs : la pondération, l’humanisme et l’écoute ». Présente aussi sur la liste Sueur, la vice-présidente du PR-95, Maurine Blanchard.
Si l’on trouve deux élus du parti radical sur la liste de Philippe Sueur, cela ne signifie pas pour autant que le maire UMP d’Enghien les Bains est soutenu par le parti de Jean-Louis Borloo. »C’est une démarche personnelle, je n’engage pas la fédération du PR », explique Michel Montaldo.
Et le vice président (PR) du Conseil général de préciser : « Ce n’est pas une liste de nuisances mais une liste qui veut sortir de l’ornière actuelle où sont toujours défendues les mêmes valeurs de droite. Sur le plan philospohique, notre liste est une liste centriste ».
Philippe Sueur confirme cet engagement philosophique : « Notre liste est inspirée par un humanisme économique et social, pour représenter toutes les aspirations du Val-d’Oise, au cœur d’un Grand Paris en réflexion et d’une France moderne qui doit s’appuyer sur ses territoires ».
L’ancien responable de l’UDF, qui reste à ce jour encarté à l’UMP, explique avoir pris la décision de se présenter « après mûres réflexions ». Il faut dire que, comme lors des précédentes sénatoriales, trois listes seront en compétition à droite.
Fait inédit : les listes de Francis Delattre et Hugues Portelli sont soutenues toutes les deux officiellement par l’UMP. Pour Philippe Sueur, pas question d’apparaître pour autant comme le diviseur. Il s’en explique dans une lettre adressée aux grands électeurs le 26 août : « Ne pas trancher entre Hugues Portelli, sénateur sortant, pour le moins contesté et Francis Delattre, prétendant challenger, quel désarroi et quel précédent pour les prochaines législatives de 2012 ! Une seule liste investie aurait été à la fois statutaire et légitime parce qu’elle aurait été unique et consacrée officiellement. Deux listes investies demeurent certes statutaires, puisque tel est le pouvoir de la commission d’investiture, mais en revanche, aucune n’est légitime car la légitimité ne se partage pas. « Elle est une ou elle n’est pas ».
Le maire d’Enghien-les-Bains en tire une conclusion toute personnelle : sa liste centriste doit permettre de faire gagner la droite. « L’électeur UMP s’interroge et déplore ! Que peuvent penser les autres électeurs Valdoisiens devant une telle situation débridée ? Quel choix est donc proposé aux électeurs centristes et non inscrits ? Tout simplement quel choix pour l’élu de terrain que vous êtes, attaché aux intérêts de sa collectivité, pour être représenté avec qualité au-delà d’un duel de famille ? »
Le risque paraît pourtant grand pour la droite d’offrir, comme en 2004, trois sièges à la gauche, une gauche en apparence unie derrière le trio Richard-Gillot-Hue, une gauche surtout en meilleure position après ses succès aux élections municipales de 2008. « Certes, les cassandres chanteront que les fous que nous sommes risquent de faire basculer le Sénat à gauche ! réagit Philippe Sueur. Il est vrai que la future majorité devrait se jouer à sept ou huit voix près. Mais c’est oublier que le Val-d’Oise ne compte aujourd’hui que deux sénateurs de droite sortants et, qu’en l’état des candidatures, l’absence de réponses aux aspirations des élus territoriaux générera de nombreux votes blancs ou nuls ».
Philippe Sueur espère donc avec un positionnement clairement au centre marquer des points. L’élu se souvient sans doute que ce calcul ne lui avait pas permis de l’emporter en 2004, mais il mise aujourd’hui sur une autre donnée : le doute qui s’est emparé de la droite à l’approche de la présidentielle sur la stratégie à conduire. Philippe Sueur espère profiter du trouble de certains grands électeurs qui s’interrogent sur leur leader naturel, le président de la République.
Pour Michel Montaldo, la candidature Sueur a donc valeur de test avant la présidentielle: «Je fais le pari, avec Jean-Louis Borloo, que le monde change et la politique aussi. Beaucoup de grands électeurs ne se retrouvent pas dans les listes estampillées UMP. »
Réponse le dimanche 25 septembre prochain.
Composition de la liste « Val d’Oise, territoire d’avenirs » :
- Philippe Sueur vice président (UMP) du Conseil général du Val d’Oise, maire d’Enghien les Bains
- Maurine Blanchard, adjoint au maire de Beauchamp, vice présidente du parti radical Val d’Oise
- Michel Montaldo, vice président du Conseil général, président départemental du parti radical
- Nathalie Forest, maire de Saint-Clair-sur-Epte
- Didier Christin, adjoint au maire de Saint leur La Forêt, délégué départemental du Nouveau Centre
Principales propositions:
- Agir pour une intercommunalité réelle fondée sur l’économie d’échelle, une péréquation fiscale horizontale qui assure une vraie solidarité entre collectivités locales.
- Renforcer la gouvernance de proximité à l’échelon local tout en veillant avec soins à préserver les équilibres entre territoires. Ces équilibres reposent sur les principes de solidarité et d’unité nationale qui font la France.
- Participer à la réforme de la fiscalité locale en s ’appuyant clairement sur les élus locaux de France.
- Agir pour la justice sociale, la défense des libertés et le progrès, le droit à la santé, au travail et à la retraite, en récusant les dogmes de l’assistanat.
- Œuvrer pour une Europe de progrès face à l’excessive, normalisation bruxelloise, mieux intégrer les attentes des citoyens.
- Agir résolument pour une réintégration du Val-d’Oise dans la mise en œuvre du Grand Paris : transports structurants, éducation et recherche, tourisme d’affaires
- Le département offre des atouts majeurs avec ses communes rurales, poumons verts du Grand Paris. Parce qu’elle tient une place déterminante dans une politique de développement durable, la protection de l’agriculture périurbaine doit aussi être une priorité affirmée au Sénat.
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9 commentaires
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Michel Rocard disait » le centre ça fini toujours à droite »
C’est vrai qu’un centre « supplétif » de la droite ou de la gauche, ce n’est pas un centre, c’est une droite modérée, ou une gauche modérée, le centrisme c’est un projet et une volonté d’indépendance pour mener ce projet.
Se présenter comme un « humaniste de droite » c’est bien , mais c’est quoi la différence entre « l’humanisme de gauche » et l »humanisme de droite »?
L’humanisme pour moi, n’est ni de gauche, ni de droite, c’est la recherche de développement d’une société au service de l’humain, et non de la finance ou de l’Etat.
Oui, Sannois démocrate a raison, l’Humanisme n’est ni de droite ni de gauche.Il est dans l’humain. Méfions-nous des étiquettes.
L’humanisme est un mouvement de pensée européen pendant la Renaissance, qui se caractérise par un retour aux textes antiques, comme modèle de vie, d’écriture et de pensée. Le terme est formé sur le latin : au XVIe siècle, l’humaniste, « l’umanista » s’occupe d’humanités, studia humanitatis en latin : il enseigne les langues, les littératures et les cultures latines et grecques. Plus largement, le terme humanitas est pris dans le sens cicéronien et représente « la culture qui, parachevant les qualités naturelles de l’homme, le rend digne de ce nom[1] ».Les humanistes sont en général pacifistes et cosmopolites. Même quand ils sont au service d’un prince, , ils font passer leurs impératifs moraux avant les considérations politiques.
Je suis sensible à l’humanisme critique d’un Albert Camus, mais on doit se méfier de l’Humanisme auto-proclamé et perverti. Le journal l’Humanité est l’organe officiel du Parti communiste et il a longtemps gardé le silence sur les crimes contre l’humanité perpétrés par Staline.et il y a aussi des exemples aussi à droite…
Six ans après les mêmes causes vont surement reproduire les mêmes effets, la courbe d’apprentissage de nos politiques n’est pas bien rapide !
Nous sommes donc bien en situation de n’avoir au mieux que deux élus.
De plus s’il y a un élu du « centre » comment se comportera-il? Comme M. Daviot ?
Dans les programmes il y surtout et beaucoup de grand mots ou de belle phrases bien préparées, mais des vrais propositions, des vraies actions, des vrais projets politiques très peu ou d’un tel flou…
Et encore bravo à celles et ceux qui se croient investi d’un mission, ils n’ont en fait qu’une volonte de mandat, de cumil de mandats.
Et le triste résultat de tout cela se cera de faire élire, pour la deuxième fois, Monsieur Robert Hue…qui va bientôt prendre sa carte à L’UMP! ou au PR.
Et de trois listes UMP pour les Sénatoriales ! Et après on accuse le PS de divisions internes… Même au PS on voit rarement ça ! Il y a toujours un candidat officiel du Parti.
Décidément, le bilan d’Hugues Portelli ne doit pas être extraordinaire pour que ses propres camarades se battent tant pour lui ravir sa place !!
Effectivement il est navrant de voir que 3 listes de droite vont s’affronter. Cependant, seules deux listes sont validées par l’UMP…
Puis, si nous y réfléchissons de plus près, je ne pense pas que ce soit le bilan de Mr PORTELLI qui soit à mettre en cause, mais plutôt la personnalité des deux outsiders!!
Regardons y de plus près, qui est le meilleur candidat pour voter des textes législatifs au sein du Sénat,selon vous?
– Mr PORTELLI: Agrégé de droit public et de sciences politiques, professeur de droit à l’université Panthéon-Assas (Paris II), sénateur UMP du Val-d’Oise le 26 septembre 2004, il siège également à la commission des lois, ainsi qu’à celle des affaires européenes
-Mr DELATTRE: Adepte des polémiques qui plus d’un an après ont encore des conséquences sur son parti, confondant deux homonymes et ayant accès à des informations que son statut ne lui autorise pas…..
-Mr SUEUR qui quant à lui surfe sur le vent de scission initié par Jean Louis BORLOO et en profite pour tenter de cumuler un titre honorfique de plus dans sa jolie colection… mais entre nous, le poste le motive-t-il vraiment??
Pour ma part, de Garges mon bulletin ira pour la liste Sueur sans état d’âme….
Qui a entendu parler de Portelli en tant que sénateur? Peu d’élus dans nos villes et villages. Il n’est donc pas surprenant que Francis Delattre ait souhaité faire une autre offre politique pour le compte de l’UMP. Ni lui , ni aucun autre candidat a l’investiture n’a été entendu par la commission d’investiture de l’UMP. L’ investiture de deux listes UMP s’apparente à une non investiture. aucun choix n’ayant été fait, personne n’est donc dissident, chaque liste est légitime. On peut, certes, faire des reproches à Francis Delattre mais c’est un homme d’expérience qui ne louvoie pas. Il avoue même appartenir à la droite populiste. C’est son choix, mais beaucoup d’élus optent davantage pour des réponses de gouvernance certes populaires mais moins clivées, parce que concrètes, efficaces et répondant à l’attente du plus grand nombre. Si j’exclu Portelli, Delattre non plus n’a pas ma préférence en raison de son populisme de droite qui sied mal dans un département ou la composition sociologique incline à d’avantage de nuances dans les réponses politiques de manière à mieux inclure toutes les composantes du Val d’Oise, villes, villages, communautés, à l’image de cette région ‘ile de France dont les fractures grandissantes sont porteuses d’une décohésion sociale rapide et funeste. L’avantage de la liste SUEUR, c’est son ouverture, sa tempérance, la capacité des femmes et des hommes qui la composent à comprendre les enjeux économiques, écologiques et sociaux puis à agir en faveur de nos préoccupation Vadoisienne. Je dirais même que le contexte actuel où la crédibilité du politique est en cause, où le pouvoir pour le pouvoir est l’unique objectif des écuries politiques traditionnelles de gauche et de droite, les présences de philippe SUEUR, Maurine BLANCHARD, Michel MONTALDO, Nathalie FOREST et de Didier CHRISTIN constituent une vraie fraicheur j’aime ce concept » l’humanisme » l’objectif clé de la gouvernance n’est il pas de repondre au besoin de bien être du plus grand nombre des humains que nous sommes? L’enjeu de gouvernance est-il de maintenir un clan ou un autre au pouvoir? De gauche ou de droite le grand électeur devra, sans doute, interroger les candidats, mieux comprendre les motivations de chacun d’eux, apprécier leurs capacités a porter les projets du territoire, et surtout s’assurer de leurs proximité et capacité a agir pour une production législative efficace. Le bilan législatif est désespérant depuis plusieurs mandats. Gauche droite confondus, la majorité des lois sont des lois de posture » de gesticulation » jamais ou au mieux partiellement appliquées. Stop, il nous faut des législateurs efficaces, tempérants. la logorrhée législative a fini de mettre le fondement de notre démocratie, lui même en péril. Philippe SUEUR et ses colistiers proposent autre chose que la droite et la gauche devraient regarder de prés. je voterai pour eux
« Agir pour la justice sociale, la défense des libertés et le progrès, le droit à la santé, au travail et à la retraite, en récusant les dogmes de l’assistanat. »
C’est bien, c’est beau, mais quelle action pour quelle résultat depuis 2002 ?
Droit à la santé: de plus en plus de citoyens n’y ont plus accès, surtout des jeunes, faute de cotisations de plus en plus chère, qui vont encore augmenter avec la taxation des complémentaires santé ( alors que le gouvernement refuse par exemple de taxer la restauration et l’hotellerie de luxe)
Défense des libertés et de progrès: il suffit de voir toutes les lois répréssives mises en place depuis 2002, et les réflexions actuelles pour « cadrer » l’ expression sur internet.
Le droit au travail: il recule avec l’augmentation du chômage chez les jeunes et les seniors.
Le droit au logement promesse électorale de 2007, est en recul, même des citoyens qui travaillent se retrouvent SDF.
Malheureusement pour certains citoyens et citoyennes, tellement mis en marge de la société par la politique libérale individualiste et financière prônée depuis 2007, l’assistanat devient une nécessité puisqu’ils sont exclus du droit au tavail, du droit a la santé, du droit au logement , et puis n’oublions pas que les banques lors de la crise de 2008 y ont eu recours, avec la bénédiction du gouvernement actuel.
Plutôt que de belles déclarations, il serait souhaitable d’avoir des projets d’actions, avec les moyens mis en oeuvre, et les résultats attendus.
je pige pas c’est quoi un humaniste de droite, ça existe?