Alors que vient de s’achever l’enquête publique sur le relèvement de 300 mètres des altitudes de vol à l’approche de la région parisienne, le maire de Gonesse, Jean-Pierre Blazy, a déclaré que « cette mesure à un impact réel limité par rapport à la descente continue ». Il estime ainsi que les communes se plaignant du bruit omniprésent des avions et plus particulièrement Gonesse, ne verront pas d’amélioration à leur situation.

 Pour justifier ses propos, Jean-Pierre Blazy explique qu’une « trajectoire en palier est plus bruyante qu’une trajectoire en descente continue pendant laquelle le régime moteur est plus faible ». Il va ainsi dans le même sens que l’Autorité de contrôle des nuisances sonores aéroportuaires (ACNUSA) qui recommande également cette méthode. Cette dernière ne serait pourtant pas appliquable selon le maire de Gonesse qui explique que celle-ci ne peut se concevoir que la nuit et « seulement entre minuit et 5h à Roissy CDG, lorsque le trafic est peu élevé ». Cause invoquée par le contrôle aérien : imposé sur 24 heures, ce système « constituerait un frein au développement du trafic à Roissy » explique-t-il.

D’autres mesures présentées par la ministre de l’Ecologie et du Développement durable en clôture des Assises du Grand Roissy le 25 janvier dernier sont critiquées par Jean-Pierre Blazy. Par exemple, l’extension des interdictions d’atterrissages et de décollages de Roissy pendant la nuit, dont il estime que l’impact positif sur le plan environnemental est limité. A partir de la fin 2011, certains avions bruyants seront interdits entre 22h et 6h. En 2014, s’ajouteront d’autres aéronefs sur la même plage horaire. Une mesure qui reste « très en deçà de ce que préconise l’ACNUSA » (supprimer tous les avions dont le différentiel est inférieur à 13dB, soit 20% de la flotte) déclare Jean-Pierre Blazy. Et d’ajouter : « la mesure annoncée par la ministre va écarter dans l’immédiat uniquement les A320, A 321 et Boeing 737 de première génération, soit 1,1% de la flotte ». Le maire de Gonesse critique également la répartition de l’utilisation des pistes et le fait que le doublet sud, qui affecte le plus de population, concentre à lui seul 55% du trafic en journée et 60% la nuit. Pourtant, le rééquilibrage nord/sud « correspond à une recommandation formulée par l’ACNUSA depuis plusieurs années et non suivie d’effet », insiste-t-il. Enfin, comme l’explique le maire de Gonesse, la nouvelle trajectoire Nord de décollage la nuit entre minuit et 5h20 « va constituer une nouvelle répartition des nuisances ». Les élus et associations réclamaient pourtant un plan de réduction négocié au cas par cas des vols de nuit entre 22h et 6h.

Le maire de Gonesse déplore également le report du projet CAREX, dont l’intérêt est de déplacer le fret aérien sur le rail, qu’il voit comme une solution. Il réclame aussi le suivi des préconisations de l’Organisation mondiale de la santé et du parlement européen sur les vols de nuit et l’étude au cas par cas et en fonction de l’intérêt économique de vols entre 22h et 6h. De plus, il souhaite que les études SURVOL et DEBATS soient menées à leur terme et que le trafic de l’aéroport soit plafonné sur la base du nombre de mouvements annuels. Enfin, il réclame la mise en place d’un réseau aéroportuaire francilien équilibré reliant les plateformes secondaires à l’Est (Vatry) et au Nord (Beauvais) aux aéroports parisiens et des discussions autour de l’opportunité d’un complément d’infrastructure à Roissy dans le grand Bassin Parisien.