Geoffroy Didier, conseiller régional d’Ile-de-France, a adressé un ultimatum à la majorité municipale de Gonesse. En cause, la présence d’une banderole apposée sur l’enceinte de la mairie qui conteste la réforme des retraites. Inacceptable pour l’opposition qui laisse jusqu’au 21 novembre au maire socialiste pour enlever l’objet de la discorde du portail. Sans quoi, l’UMP menace d’engager une action en justice contre les élus municipaux de la majorité. Un avertissement balayé par Jean-Pierre Blazy. « Je ne vois pas pourquoi j’enlèverais cette banderole, explique-t-il. Un conseil municipal a le droit de s’exprimer ».

 Six jours, c’est le temps qu’il reste à la majorité PS de Gonesse pour enlever sa « propagande politicienne » et « se mettre en conformité avec la loi ». L’opposition UMP de la ville de Gonesse réclame depuis le 28 octobre dernier le retrait d’une banderole apposée sur la façade de la mairie demandant que la réforme des retraites du Gouvernement soit renégociée avec les syndicats. En outre, l’opposition fustige une « prise de position politique affichée sur une maison de la République ». Une affirmation contestée par Jean-Pierre Blazy. « Ce n’est pas une tribune politique, c’est un débat » estime-t-il. « En affichant cette banderole, nous sommes en parfaite résonnance avec la majorité de l’opinion publique sur la réforme des retraites, ajoute l’élu socialiste.  Ce que nous demandons est très constructif. »

Pour justifier sa demande, Geoffroy Didier s’appuie sur une jurisprudence du conseil d’Etat datant du 27 juillet 2005 indiquant que «  le principe de neutralité des services publics s’oppose à ce que soient apposés sur les édifices publics des signes symbolisant la revendication d’opinions politiques (…) ». De plus, il rappelle le projet de loi du Gouvernement a été validé par le Conseil constitutionnel et la loi a été promulguée par le Président de la République. « Lorsqu’on incarne la République, la moindre des choses, c’est d’en respecter les lois », affirme-t-il. C’est pourquoi, l’élu menace « de faire constater l’illégalité de cette banderole par un huissier de justice ». Il envisage aussi de saisir le préfet du Val d’Oise « afin qu’il mette un terme à cette grave confusion des genres ». Pierre-Henry Maccioni est d’ailleurs déjà intervenu dans une affaire similaire à Auvers-sur-Oise. La municipalité a alors décroché la banderole du fronton de la mairie.

« La loi a certes été votée mais d’autres dans le même cas n’ont jamais été appliquées comme le CPE, conclut Jean-Pierre Blazy. Donc je ne retirerais pas cette banderole. »