Exclu du Parti Socialiste il y a deux ans pour dissidence, le vice-président du Conseil général Alain Leikine a décidé de ne pas voter le budget présenté ce matin en séance. Il demande sa réintégration au PS. Après une interruption de séance demandée par Dominique Gillot qui a trouvé l’attitude d’Alain Leikine « pas très honorable », le vote a finalement été reporté avant le 15 avril. Pour l’opposition, « ce qui vient de se produire est la conséquence directe de la non prise en compte du scrutin d’Argenteuil au mois de mars 2008 par le président du parti socialiste Didier Arnal. » « On voit que le conseil général est devenu l’otage de la politique du parti socialiste et de ses règlements de comptes » commente le patron de l’UVO, Arnaud Bazin.

 « Aujourd’hui dans les conditions de non respect de notre accord par les autorités départementales du PS, je ne peux pas voter le budget. En mon âme et conscience, je voterai donc contre. » La prise de parole attendue d’Alain Leikine lors de la séance ce vendredi matin a jeté un froid sur la majorité. Cette position menaçait de faire basculer le résultat du vote du budget – la majorité au conseil général se jouant à un siège – et constituait surtout un acte de défiance vis-à-vis de ces collègues de gauche. Exclu du PS en janvier 2008 pour avoir maintenu une liste dissidente à celle officiellement investie du socialiste Philippe Doucet, Alain Leikine ne cesse de demander depuis sa réintégration et celle de ses colistiers.
 

« La majorité n’existe que parce que j’ai signé un contrat en 2008 »

« La majorité n’existe que parce que j’ai signé un contrat en 2008 dans lequel je me suis engagé à soutenir le président Didier Arnal dans son élection et à faire partie de la majorité », expliquait à l’issue de la séance Alain Leikine. A droite comme à gauche, les réactions ont été vives.
 
« Ce qu’il fait mérite un bourre-pif » lâche une élue socialiste dans les couloirs de l’instance départementale. Jean-Pierre Enjalbert, membre de l’UVO, ne comprend pas non plus cette attitude. « C’est comme pour Robert Daviot » explique-t-il. Pour le maire de Saint-Prix, ces élus manquent à leur devoir de solidarité avec les groupes politiques qui ont permis leur élection.
 
Si Alain Leikine se dit aujourd’hui « soulagé » de sa conscience car « cela faisait trop longtemps qu’[il]souffrai[t]», le vice-président du Conseil général sait que sa décision peut avoir de lourdes conséquences : perte de son poste de vice-président du Conseil général et de celui de président du CEEVO mais aussi présentation face à lui d’un candidat PS sur le canton d’Argenteuil Ouest lors de l’élection de mars 2011.
 
Ce matin, Alain Leikine a bien failli atteindre un point de non-retour en votant contre le budget présenté par les socialistes. Le franchissement du Rubicon n’a pas eu lieu grâce au report de ce vote demandé par la majorité après une suspension de séance d’une dizaine de minutes. Ce report a provoqué l’ire des élus de droite, trop contents de voir la gauche dans la position qu’ils ont connu en octobre lors de la défection de Robert Daviot, membre de l’UVO qui avait apporté son soutien au président Arnal.
 
Voir le reportage dans le JT de VOtv.