Trois ans de bataille juridique ont été nécessaires au principal mouvement d’opposition iranien pour être retiré  de la liste des organisations terroristes de l’Union Européenne. Une décision rendue publique ce lundi par les ministres européens des Affaires étrangères réunis à Bruxelles. Une victoire pour l’opposante iranienne Maryam Radjavi, présidente du mouvement en exil, basé à Auvers-sur-Oise.

 L’organisation iranienne avait été ajoutée sur la « liste noire » des mouvements terroristes en 2002, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001. La principale conséquence de cette inscription était le gel des fonds des Moudjahidine du peuple. Pourtant, l’organisation iranienne  se revendique comme les représentants légitimes de l’opposition au régime de Téhéran. En 2008, l’horizon commence à s’éclaircir pour le l’organisation iranienne : le Royaume-Uni les retire définitivement de sa liste nationale et le 4 décembre dernier, les juges européens annulent  le gel des fonds de l’organisation.

Les élus du Val d’Oise ont largement fait pression auprès des eurodéputés pour le retrait des Moudjahidine de cette liste. Le maire d’Auvers-sur-Oise, où est installé le mouvement iranien depuis 23 ans, avait recueilli 1 600 signatures de maires de France en solidarité aux Moudjahidine.

Le combat n’est pas terminé pour Maryam Radjavi, le gouvernement français entend continuer à mettre le mouvement iranien sous pression.  La justice française enquête en effet depuis 2001 sur les Moudjahidine du peuple. Ces derniers assurent pourtant n’avoir aucune activité terroriste et accusent les pays européens (la France en particulier) de vouloir les maintenir sur la liste uniquement pour "apaiser" le régime de Téhéran, avec qui les Européens ont des relations difficiles en raison du dossier nucléaire et de la situation tendue au Proche-Orient.

Christophe Rigaud