On ne le sait pas assez, mais Pontoise possède l’une de plus belles études de commissaires priseurs de France après Paris. Relancée en 1966 par Me Guy Martinot (qui vient de fêter ses 40 années d’exercice professionnel), elle s’est adjoint successivement les services de Me Yves Savignat, Denis Antoine et Eric Dumenyou. Et dernièrement  de
Me Patrick Deburaux, spécialiste mondial de l’École de Barbizon, où il réalise chaque année deux ventes mémorables. Les personnes ignares ne voient le commissaire priseur que comme l’homme qui adjuge au son d’un marteau d’ivoire. Mais ils sont avant tout des spécialistes du marché de l’art et eux-mêmes des artistes. Patrick Deburaux par exemple est intarissable sur le pré-impressionnisme et l’impressionnisme français. Et il voit avec énormément de regret partir vers l’étranger 60 % des œuvres d’art qu’il adjuge, les Nord-Américains et très Britanniques ayant beaucoup mieux compris que les Français l’apport pictural de notre pays à l’art des paysages du XIXe siècle. Mais c’est un sujet dont nous reparlerons la semaine prochaine en relançant notre campagne pour la création d’un musée du pré-impressionnisme dans le Val-d’Oise.
Le 3 juin dernier, Patrick Deburaux a dirigé une remarquable vente à Barbizon même.
Ceux qui l’ont ratée se consoleront en examinant le catalogue de la vente de mardi prochain 26 juin, qui aura lieu exceptionnellement à Richelieu-Drouot, pour disperser l’une des plus belles collections de livres érotiques français, rassemblée par Louis Perceau, ami de Guillaume Apollinaire et de Fernand Fleuret, premier bibliographe de l’Enfer. Considéré comme l’inventeur et le maître du calembour, et lui-même auteur d’ouvrages érotiques, Louis Perceau collectionnait aussi bien les ouvrages érotiques anciens que modernes. Les plus précieux ne dépassent pas en estimation quelques centaines d’euros, et la dispersion fera date dans l’histoire de ces collections.
Le plus souvent, l’Étude des commissaires priseurs MSA s’occupe de vente aux enchères d’automobiles (pratiquement une vente par semaine) ou de mobilier courant (lire notre rubrique " Brocantes ", largement alimentée par les pittoresques enchères du lundi après-midi à la salle des ventes de Génicourt). Mais les ventes de prestige ne cessent de se développer. Le 1er juillet prochain, à la salle des ventes de Pontoise, rue Saint-Martin, on dispersera de bons tableaux dont une prestigieuse toile d’Édouard Vuillard (1868-1940), " La femme au chapeau dans un intérieur ", estimée entre 120 000 et 150 000 euros, et des bronzes (l’Étude est notamment devenue la spécialiste du sculpteur François Pompon).

Pour tous renseignements : Enchères MSA, 3bis, rue Saint-Martin, 95 300 Pontoise
Tel 01 34 42 14 50,
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